mardi 25 décembre 2012

Joyeuses fêtes

Nous vous souhaitons à tous des très joyeuses fêtes, emplies de lecture et de découvertes. Le blog est en pause pendant les vacances le temps pour nous de manger, de nous remettre de nos excès et de préparer les chroniques à venir.




Et pour se mettre un peu dans l'ambiance, un joli chant de Noël un brin... revisité.



jeudi 20 décembre 2012

Morts, dents, lames, hommage à la violence.

Anecdote : J'ai attendu durant de longs mois de pouvoir lire enfin cette anthologie. Alors, quand l'un de mes amis m'a dit que je pouvais l'avoir en avant-première pour la chroniquer, je me suis jetée dessus sans hésiter.

Titre : Morts dents lames, hommage à la violence.



 




 Anthologie dirigée par : Pénélope Labruyère-Snozzi


Auteurs :
Olivier Caruso, Rébecca Borakovsk, Mathieu Rivero, Christian Janone, Nolween Eawy, Lilian Bezard, Yves-Daniel Crouzet,Clémence Rochat, Siana,Vincent de Roche-Clairmont, Thomas Spok, Gaëlle Etienne, Christelle Lafont, Jeff Balek, Mathieu Fluxe,Guillaume Lemaître, Florence Freguin-Schneider, Christian Perrot, Pénélope Labruyère.


Éditeur : La Madolière

Nombre de pages : 225


Prix :
13 €


Présentation de l'éditeur : Morts Dents Lames est une collection de textes sanglants, dérangeants, morbides et violents. Tout ce que la littérature lissée du moment n'offre plus aux lecteurs en mal de sensations fortes.
Rangez vos couteaux et vos lames de rasoir, les auteurs de cette anthologie ont sorti les leurs pour vous découper des tranches de vies aux petits oignons. De l'inquisiteur pervers &aecute; l'anatomiste fou, du cannibale improbable au légiste pointilleux, de la fille innocente à l'adolescent complexé, la victime se cache parfois là où on ne l'attend pas.

19 nouvelles, 19 expériences de ce que la violence fait de mieux.

Mon avis :

Comme je l'écrivais à l'anthologiste il y a peu, j'ai été très étonnée à la lecture des textes présents. Je m'attendais à lire beaucoup de violence gratuite et de textes qui donnent sang et tripes justes pour les images et, heureusement, l'anthologie m'a détrompée. Cependant, tous les textes ne se valent pas et, plutôt que de faire un billet nouvelle par nouvelle, je traiterai les nouvelles par ensembles.

Seuls deux textes ne m'ont pas convaincue. Le premier, Ils, ne possède aucune réelle intrigue à mes yeux et les tortures subies par la femme m'ont semblé être là plus pour coller au thème que pour apporter quelque chose à l'histoire. La deuxième nouvelle qui ne m'a pas plu s'intitule Le thriller of Mouton Gris. Déjà, avec un titre pareil, ça partait mal pour moi et le côté grotesque de l'intrigue avec ses incohérences ne m'a pas touché. Je suppose que c'est une affaire de goût.

Viennent ensuite les textes dont je reconnais certaines qualités mais qui n'ont pas su me convaincre. Le chef-d'œuvre, part d'une bonne idée : un homme cherche à rassembler, en une musique improbable, les sons des corps torturés mais l'auteur n'exploite pas assez son idée et c'est dommage parce que ça sonne comme une envolée lyrique qui tomberait soudain à plat. C'est le problème que j'ai rencontré aussi dans les nouvelles Biocarburant et Tic-Tac : une idée intéressante mais qui ne possède pas de développement au point que je m'en suis rapidement désintéressée. À l'inverse, j'ai trouvé que L'homme à la pelle se perdait trop souvent dans des détails inutiles qui m'ont fait perdre le fil de la nouvelle au point que j'ai du en relire trois fois la fin pour bien la comprendre. C'est dommage parce que le style de l'auteur était vraiment intéressant et j'aurais aimé lire quelque chose d'un peu moins complexe. J'ai une impression assez étrange vis-à-vis d'Adelphe Ambroisie Je trouve que les scènes de tortures sont vraiment très fortes et que l'ensemble se tient bien, jusqu'à la chute. J'ai trouvé ça un peu trop facile et mon impression première s'est vue modifiée, les scènes qui m'avaient plu n'ayant plus la cohérence première. annA est un texte étrange et lancinant, parfois contemplatif, parfois éclairé de flashs sanglants bien dosés. Cependant, le style beaucoup trop poétique de la nouvelle m'a rebutée. Je suis très sensible à ce genre de chose aussi j'aime qu'un auteur qui utilise la poésie pour les besoins de son texte en connaisse les limites. Ici, il y en a clairement trop et le texte devient lourd.

Le baiser de Simon Soavi et Sous sa peau sont deux nouvelles troubles et sombres, servies par deux styles assez percutants malgré quelques ruptures qui m'ont parfois sortie de ma lecture. Quelques grammes d'humanité est une nouvelle brève, très brève, mais l'intrigue ici est appuyée par l'horreur qui est à peine dévoilée et qui prend donc plus de puissance. Je ne parlerai pas de Poupée Larsen puisque j'ai déjà dit tout le bien que j'en ai pensé dans l'article sur la nouvelle de la semaine. Je passerai donc directement aux nouvelles que j'ai le plus apprécié.

La cité comme les petits crayons rouges sont des nouvelles à la fois percutante et lancinante. Il y a un je ne sais quoi qui plane dans l'air, comme un parfum douceâtre qui donne au texte une ambiance particulière et savoureuse.

Entrez dit-il est, à l'inverse, traversé par un certain humour. Les personnages sont bien campés et j'ai aimé la subtilité de l'auteur dans le traitement du sujet et dans le choix de la chute.

Le sang des cailles mêle mysticisme égyptien et sentiments amoureux dans une nouvelle oppressante. Ici, la naïveté du personnage féminin accentue l'ambiguïté du personnage masculin dans un face-à-face malsain à souhait (et ça fait du bien de lire quelque chose d'insidieusement malsain après avoir lu une multitude de textes remplis de tripes et de sang).

Maintenant, le top 3 :

Au début, je ne pensais pas aimer Les frangins du 77. Je n'ai pas bien compris où l'auteur voulait aller et je trouvais le côté malsain un peu trop injustifié. Mais, petit à petit, cette longue nouvelle gagne en force et en cohérence. Les personnages s'approfondissent, parviennent à devenir à la fois touchants et ignobles et j'ai souri doucement à la fin, attachée malgré moi à ces deux frangins.

Pour moi, Anatomie, une histoire de l'âme, doit être lue à voix haute pour mieux s'imprégner du style de l'auteur, à la fois distant et percutant. J'aime les images qui s'en détachent, les théories, la tournure des phrases. L'histoire peut paraître un peu facile et parfois pas très cohérente mais ces petits défauts sont vite balayés par la manière dont les styles s'imbriquent pour mieux lier l'ensemble.

Si je devais n'avoir qu'un coup de cœur, ce serait Amercian Dream 2010. Ce n'est pas seulement l'intrigue qui est intéressante – histoire de deux hommes, deux amis d'enfance et de la guerre. Il y a ici tous les ingrédients pour faire une grande nouvelle. Des personnages bien campés, à peine esquissés mais cohérents, des dialogues précis, puissants, une intrigue simple mais bien ficelée, une atmosphère à mi-chemin entre celle des villes perdues au fin fond des USA et celle étouffante du campement militaire. Chaque scène est juste, chaque mot sa place, le style est incisif et sans concession. Bref, un vrai coup de cœur.

Le petit plus du livre : la présentation des auteurs. J'ai trouvé ça original et bien pensé. 

I.

dimanche 16 décembre 2012

NdS #14 L'elixir de longue vie - Balzac

L'élixir de longue vie - Honoré de Balzac


De temps en temps, un retour vers les classiques peut faire beaucoup de bien, notamment avec cette nouvelle de Balzac qui revisite le mythe de Don Juan.

Pourquoi lire cette nouvelle ?

Pour voir un Don Juan assez éloigné de notre imagination collective, pour le suivre un peu dans sa vie et dans sa mort aussi.


Une scène clé : La finale. Je n'en dit pas trop mais elle vaut le détour, entre horreur et rires.

Un personnage : Le fils de Don Juan, aussi pieux que son père était libertin.

Un petit aperçu ? : La nuit était noire. Le silencieux serviteur qui conduisait le jeune homme vers une chambre mortuaire éclairait assez mal son maître, de sorte que ma MORT, aidée par le froid, le silence, l'obscurité et par une réaction d'ivresse, put glisser quelques réflexions dans l'âme de ce dissipateur. Il interrogea sa vie et devint pensif comme un homme qui va voir juger un de ses procès.

Où trouver la nouvelle ? : Vous pouvez la télécharger pour la lire sur votre ebook à partir d'une des librairie spécialisée dans les livres sans droits d'auteurs ou bien la trouver dans votre librairie papier (le livre de poche l'édite seule à 150).

I.

Borders, anthologie dirigée par Charlotte Bousquet


Anecdote : La thématique très intéressante de cette antho et la taille, relativement courte, des nouvelles m'a tout de suite séduite. Ne me restait plus qu'à trouver le temps de lire et d'écrire ce billet (le deuxième point m'ayant demandé, comme souvent, beaucoup plus de temps que le premier).


Titre : Borders


 


Auteurs : Yael Assia – David Bry – Li-Cam – Fabien Clavel – Marie-Anne Cleden – Teptida Hay – Sophie Dabat – Franck Ferric – Don Lorenjy – Ambre Dubois

Éditeur : CDS

Nombre de pages : 105

Prix : 8 €

Couverture : Patrick Imbert

Quatrième de couverture :
Il y a toujours un choix, quelle que soit la nature de la frontière, même s'il n'est pas toujours fait par celui qui le subit. Est-ce qu'être un homme ou pas, finalement, ne résumerait pas simplement à cela ? (Hélène Ramdani)

Sirènes, manipulations génétiques, enclaves entre les mondes et les hommes… Borders, ce sont dix nouvelles sur les seuils et les passages, sur les frontières entre le même et l'autre, entre les hommes et entre les genres…

Yael Assia – David Bry – Li-Cam – Fabien Clavel – Marie-Anne Cleden – Teptida Hay – Sophie Dabat – Franck Ferric – Don Lorenjy et Ambre Dubois ont prêté leur plume à cette anthologie dont les droits sont entièrement reversés à RESF.

Oserez-vous, avec eux, la traversée des frontières ?


Mon avis : 

Cette petite anthologie est une petite merveille mêlant très justement puissance et poésie. *quelques petites fautes de mise en pages*

"Celle qui n'a pas lieu d'être", de Li-Cam, est un texte fort, en demi-teinte, à la narratrice poignante dans son mal-être. Clara est 'née sans frontière', une belle formule pour dire qu'elle a l'esprit entre deux mondes et qu'elle n'appartient ni vraiment à l'un, ni vraiment à l'autre. Cette impression de non-appartenance est rendue avec une plume précise et sensible qui dévoile ce texte, mélange d'espoir et de mélancolie. Une très belle ouverture pour cette anthologie.

Sophie Dabat nous plonge dans les brumes de Bretagne et dans ses légendes. Avec "La cave à Margot" elle entraîne le lecteur à la poursuite de fantômes, d'hommes, femmes ou enfants oubliés du monde qui n'aspirent qu'à passer de l'autre côté, même s'ils ne savent pas vraiment ce qui s'y trouve.

"Change de ciel tu changeras d'étoile" Marie-Anne Cleden est une nouvelle plus longue est posée que les autres. C'est peut-être ce qui m'a empêché de véritablement rentrer dedans. Le style très visuel est au service d'une histoire étrange, celle d'une jeune femme cherchant son frère dans la frontière entre les mondes. Une bonne nouvelle mais qui ne possède pas le côté percutant des autres.

"Ce que l'homme croit" de David Bry est au premier abord une nouvelle assez classique. Un homme demande, soir après soir à un mage de lui montrer le fantôme de son aimée. Et soir après soir, le mage s'exécute. Toute la beauté de la nouvelle repose sur sa chute, une réflexion mélancolique sur le besoin de l'homme à croire en certaines choses, même si, au fond de lui, il sait qu'il se trompe.

Laurent Gidon signe avec "Les intrusions granuleuses" la nouvelle la plus équilibrée d'un point de vu stylistique. Ici, pas de narration, juste un dialogue entre deux personnes dans un univers de science-fiction. Les paroles s'enchaînent, nous dévoilent un univers étrange où les hommes vivent dans leurs rêves. Jusqu'au couac, au grain de sable dans la machine. La maîtrise du dialogue, la manière dont les mots se suivent pour persuader l'autre, est un vrai régal.

"Et les souvenirs glissèrent vers l'océan" de Tepthida Hay parle d'amour et de sacrifices. C'est une belle nouvelle, émouvante et poignante mais peut-être un peu trop lancinante au point que je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans cet univers.

"Les terres du roi sombre" d'Ambre Dubois nous entraînent dans Londres au XIXe siècle, ville emplie de brumes et de mystères. Un homme qui se plaît à maltraiter les femmes qu'il courtise va rentrer sur les terres du roi sombres, il en ressortira changé pour son plus grand malheur. La thématique de la frontière est traitée d'une manière qui m'a semblé un peu plus simple que dans les autres textes et j'en ai trouvé l'intrigue et sa chute un peu fades, peut-être trop moralisatrices à mon goût.

"Eux plutôt que moi" de Franck Ferric est une pépite de justesse et de sensibilité. C'est l'histoire d'un homme qui garde une porte, symbole de la frontière entre un monde et un autre. Je ne peux en dire plus pour ne pas gâcher la "surprise" mais, quand j'ai découvert où se trouvait cet homme, je me suis pris une claque et, ensuite, j'ai continué de lire le texte avec de l'admiration dans les yeux. Il y a de la justesse, dans ce texte mais toute sa force vient du personnage, terrible et pathétique en même temps. Un régal à la lecture.

"La maison" de Yael Assia est aussi un coup de cœur. Courte, percutante, puissante dans les émotions qu'elle m'a fait ressentir, cette nouvelle est à la fois touchante et dérangeante. À travers l'histoire d'une famille à la recherche d'un foyer, Yael Assia montre que même des personnes en marge du monde peuvent avoir des désirs humains.

Après la lecture des deux dernières nouvelles, j'ai mis un peu de temps à rentrer dans "L'enclave" de Fabien Clavel. Étrange monde, étranges personnages, étrange atmosphère, je n'ai pas bien compris le décor de l'intrigue. Puis, je me suis laissée emporter (sur cet océan sombre qui s'épare l'île de départ d'un monde en périphérie où vivent les exilés) et, si le début fut ardu, la suite me montra que j'ai bien fait de persévérer dans ma lecture. Toute la puissance de Fabien Clavel est de jouer sur le côté attendu de sa chute pour la sublimé prouvant que même les fins les plus attendues peuvent être grandioses. Et je salue l'anthologiste d'avoir choisi ce texte pour clore cette anthologie.

Le petit plus : la taille réduite des textes qui en fait, pour la plupart d'entre eux, un concentré de puissance évocatrice et de sensibilité.


I.

dimanche 9 décembre 2012

NdS # 13

Poupée Larsen – Mathieu Fluxe

Dans un peu moins de deux semaines sortira l'anthologie Morts Dents Lames et les éditions de la Madolière proposent en avant première la lecture de l'une des nouvelles présentes au sommaire. Comme j'ai eu la chance de lire l'anthologie, je vous offre un petit avant goût du billet à venir très bientôt.

Pourquoi lire cette nouvelle ?

Pour le frisson et la tension qui la parcourent. Les scènes de tortures sont drôlement bien menées et trouvent un véritable écho dans l'intrigue générale qui se clôt sur une fin bien amenée.

Une scène clé : la scène des ongles, j'en ai encore des frissons alors que j'ai lu la nouvelle il y a déjà plusieurs jours.

Un personnage :
Le personnage principal, cynique et pourtant étrangement attachant.

Un petit aperçu ? : La peur de la douleur est pire que la douleur elle-même. Un jour, un type a rendu l’âme en pleine chirurgie dentaire. Il a tellement flippé que son coeur a cramé pendant l’intervention. On l’entendait hurler dans tout le service. Plus tard, l’infirmière a reconnu qu’elle avait oublié de lui préciser que l’opération se faisait sous anesthésie locale... Aujourd’hui, je tremble à mon tour à la simple idée de sentir les prémisses de la souffrance.

Où trouver la nouvelle ? :
Par ici pour la télécharger gratuitement et par ici pour précommander l'anthologie (à paraître le 21 décembre prochain (oui, pour la fin du monde)).

mardi 4 décembre 2012

Sondage sur les nouvelles numériques.

Et hop ! Amis bloggeurs, lecteurs, auteurs même, je fais suivre ici un appel lancé par les éditions Voy'[el].



En vue d'ouvrir une nouvelle collection, les éditions Voy'[el] ont besoin de vous pendant quelques toutes petites minutes.
En fait, il vous suffit de prendre moins de deux minutes (montre en main, ça m'a pris 45 secondes mais les réponses me sont venues très rapidement) pour répondre à un petit questionnaire (par ici pour les questions) qui aidera les éditions 
Voy'[el] à mieux cerner les attentes du public (et c'est chouette parce que la naissance d'une collection numérique de nouvelles, ça se fête !).

Alors, à vos clics.

lundi 3 décembre 2012

C'est lundi, vous lisez quoi ?

Et hop ! Un nouveau, 'c'est lundi, vous lisez quoi ?' pour reprendre avec les vieilles habitudes et faire un petit point lecture pour le mois de décembre.
Le 'C'est lundi, vous lisez quoi ?' est un rdv inspiré de It's Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. C'est Mallou qui commence à développer l'idée en France, depuis reprise par Galleane (voilà pour la petite histoire).

Et donc, que lisons-nous le lundi ?


La semaine dernière, j'ai lu : 

L'anthologie Borders (enfin !). De très beaux textes sur les frontières, quel qu’elles soient, sensibles et émouvants.




Forêts secrètes de Francis Berthelot. Un recueil aussi beau que poignant avec une écriture toujours juste est sensible. Un livre que je conseille vivement.





Cette semaine, je lis : 

Utopiales 2012. Je l'ai déjà commencé et c'est une petite merveille.





 



Au programme la semaine prochaine :

La boîte à Chimères toujours de Francis Berthelot (parce que F.B c'est bon, mangez-en !).



Histoires extraordinaires de Poe (si je trouve le temps).

 


 

dimanche 2 décembre 2012

NdS#12 28 jours – Sylvain Lasjuilliarias.


28 jours – Sylvain Lasjuilliarias

En ouvrant l'anthologie Malpertuis III, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Du fantastique, certes, mais ça reste très vague. La nouvelle de Sylvain Lasjuilliarias est une petite douceur savoureuse à lire malgré la dureté du thème et elle permet d'entrer doucement dans l'anthologie avec une plume légère sur un sujet grave.


Pourquoi la lire ?

Pour le côté très prenant de l'intrigue. Le cycle au centre de la nouvelle est à la fois attendu et original et la manière dont il est traité, tout en subtilité, permet de se laisser emporter par le récit et de ne pas le lâcher avant le point final.

Une scène clé : celle du 29 février 10h38, lorsque tout s'écroule et tout renaît.

Un personnage : Le narrateur, émouvant et sans concessions.

Un petit aperçu ? : 


Jeudi 25 février 02h23 Réveille-toi, c'est le moment.
Je m'ébroue et me redresse dans le lit, haletant comme un poisson hors de l'eau. Les yeux à moitié collés, je me lève et j'effectue le rituel. Un verre d'eau citronnée sur la table de nuit, des suppositoires d'analgésiques, des serviettes, une bassine vide à côté du lit. Je t'accorde un dernier regarde, tu te tords de douleur sur les couvertures. Tu sues, tes mèches noires sont collées contre tes tempes. Je ferme la porte sans un mot et me couche sur le canapé. Des bouchons dans les oreilles, un livre. Le sommeil va mettre un peu de temps à revenir.

Où trouver la nouvelle ? : En faisant un tour par ici, les éditions Malpertuis expliquent mieux que moi comment se procurer leurs ouvrages.