mardi 18 septembre 2012

Aguas Calientes - P&M


Pourquoi P&M : pour les nouvelles érotiques, souvent de bonne, voir très bonne, qualité, pour les thématiques originales et pour les illustrations parfois superbes.

Couverture : pas xxxSo (couverture qui illustre aussi la nouvelle À fleur de peau d'Agnès Marot).

Auteurs : Laëtitia Genetay, Cléo Muceignet, Agnès Marot, Marie-Anne Cleden et Cindy Van Wilder, Cécile Delacour.

Nombre de pages : 52

Prix : 4 €

Quatrième de couverture : Bienvenue dans le centre de bien-être l'Armoire aux Épices. Niché au cœur d'un cadre naturel, vous y découvrirez un véritable havre de paix. Laissez-vous bercer par nos masseurs professionnels pour une harmonie parfaite entre le corps et l'esprit. Sublimez votre corps par les soins troglodytes : nos prêtresses des baumes vous ouvrent leurs sources souterraines pour des bains de plaisir.

À votre écoute et votre entière disposition, notre équipe vous propose des prestations haut de gamme afin de vous accompagner sur le chemin de la plénitude.

Mon avis :

En général, j'aime bien ce que fait P&M, je trouve ça distrayant et sympa mais sans plus (parce qu'en général, les histoires peintes sont à des lieues de l'idée que je me fais d'une relation ou de la sexualité en général). En découvrant Vanille Givrée, le webzine de P&M, j'ai décidé de revoir mon opinion (parce que les deux premières nouvelles sont drôles, fraîches et très justes (même si l'une d'elles parle de peluches)). Du coup, j'ai décidé de relire les P&M que j'avais sous la main avec un œil un peu moins critique et j'y ai éprouvé un vrai plaisir de lecture. Pourquoi commencer par Aguas Calentes alors ? Tout simplement parce qu'il s'agit de celui qui m'a le plus touché de manière générale (sans doute parce qu'il est un peu plus sombre que les autres).

"Pile ou face" de Laëtitia Genetay est une nouvelle de fantasy sombre avec un héros pile comme je l'aime. Choisir la grotte pour décor est une excellente idée, l'atmosphère s'emplit d'ombres et de vapeurs. Les personnages sont bien écrits, leurs réactions touchantes et la fin très juste. J'ai été très sensible au personnage d'Hector à cause de son expérience, de ses blessures, sans pathos ou exagération (alors que Maryse m'a semblé un peu trop caricaturale dans certaines de ses réactions). Une belle nouvelle pour ouvrir ce numéro.

La nouvelle de Cléo Muceignet, "Perles d'écumes", est sans doute celle que j'ai préférée. Écrite avec une plume sensuelle et pudique (si si ça existe), la relation entre les deux jeunes filles est décrite avec une justesse rare. D'habitude, les textes érotiques lesbiens écrits par des femmes me font lever les yeux au ciel parce que j'ai l'impression que l'auteur idéalise une telle relation, mais Cléo Muceignet manie trop bien ses personnages pour créer cette impression. J'ai été enchantée par cette lecture et j'espère pouvoir très vite lire d'autre texte de cet auteur.

J'ai une histoire un peu particulière avec la nouvelle d'Agnès Marot, "À fleur de peau", puisque j'en ai lu la première mouture sur le site Cocyclics et elle ne m'avait pas plus emballé que ça (Agnès sait assez bien pourquoi d'ailleurs :) ) du coup, je n'étais pas super motivée pour lire la nouvelle dans le zine, heureusement, je n'ai pas écouté mon manque de motivation ! Cette nouvelle est peut-être celle qui m'a le plus touché. L'évolution de l'héroïne, l'épreuve qu'elle a subie, sa manière de l'affronter et d'y faire face m'a profondément ému. La fin m'a même fait monter les larmes aux yeux. Agnès Marot est une incorrigible romantique et je pense que cette façon de voir la vie donne à ses textes une puissante note d'espoir.

"Au bonheur des dames" nous plonge dans une société parisienne début XXe siècle extrêmement bien décrite. La première scène, celle ou apparaissent les protagonistes, m'a fait faire un voyage dans le passé et je remercie chaleureusement Marie-Anne Cleden et Cindy Van Wilder de m'avoir fait assez confiance pour me laisser bêta-lire leur texte. La version finale, corrigé une fois encore par l'équipe de P&M est encore meilleure et, si je déplore toujours cette vision très féminine du corps féminin justement, je trouve que les personnages ont gagné en profondeur.

"L’élégante et le Pilote", de Cécile Delacour m'a un peu perturbé. J'ai aimé l'écriture et les personnages, mais j'ai l'impression de ne pas avoir tout compris. Pour moi, il manque un truc qui me fasse vraiment accrocher. Je ne retiens de ce texte qu'un sentiment de confusion très agréable, certes, mais de confusion quand même.


I.

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